Cet article s’appuie sur “Future Work Skills 2020” de l’iftf.org.
Publiée en 2011, cette étude reste pertinente aujourd’hui, en 2019.
Elle identifie 6 vecteurs de changement de la société et en déduit 10 compétences professionnelles à développer.
Nous proposons une synthèse de ce que nous avons traduit. Il y a donc forcément interprétation. Nous n’émettons pas d’avis sur cette étude. A chacun d’en tirer ses propres conclusions. Voir en fin d’article “Sources” pour en savoir plus sur l’iftf et ses partenaires.
Pour télécharger l’illustration originale : http://www.iftf.org/uploads/media/IFTF_FutureWorkSkillsSummary_01.gif
Pour accéder à l’étude complète en anglais http://www.iftf.org/futureworkskills/
Special thanks to Julie Ericsson IFTF for permission to publish the original summary map
6 vecteurs de changement identifiés
L’étude identifie 6 principaux vecteurs majeurs de changement pour l’évolution des compétences professionnelles :
Les individus vivent plus longtemps, ils devront travailler jusqu’à 65 ans ou au-delà pour préserver un niveau de vie décent. La façon d’envisager une carrière va donc évoluer que ce soit pour les personnes comme pour les organisations. Ces dernières devront proposer plus de souplesse et de diversité. L’extrême longévité des individus va aussi faire émerger de nouveaux besoins (produits, services et environnements aménagés). Le rapport à la santé va prendre de l’importance.
Les machines intelligentes (robots) vont remplacer les êtres humains dans certaines tâches et augmenter certaines de leurs capacités. Ces machines vont envahir la production, l’enseignement, le combat, la médecine, la sécurité,… et virtuellement tous les domaines de notre vie. Cette présence nous oblige à nous poser des questions. Quelles sont les compétences spécifiques des êtres humains ? Quelle est notre place au côté de ces machines ?
La multiplication des capteurs de données, des moyens de communication et des capacités de traitement, tout cela crée un flux gigantesque et permanent de données. Ce torrent de données ouvre à de nouvelles visions du monde. Exemple l’usage des statistiques à l’échelle mondiale. Autre exemple, les systèmes de géolocalisation qui modifient les comportements des individus. L’interaction avec des données devient permanente à tous les niveaux.
Les nouvelles technologies transforment l’univers des médias tel que nous le connaissions. Elles créent aussi une nouvelle façon de communiquer, audiovisuelle, interactive, ludique et immersive sur les réseaux… Il est possible de se créer une identité en ligne ce qui oblige par contre à gérer cette identité. Cela créé aussi de nouvelles passerelles entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Autre paramètre, la multiplication des capteurs et des points de vue va modifier notre perception de la réalité et de la vérité. Tout cela a pour autre conséquence de nouvelles exigences en terme d’attention et de cognition.
(Titre us “Superstruted organizations”) Les outils et les technologies modèlent l’organisation sociale, économique et politique. L’évolution des nouvelles technologies, en particulier les médias sociaux, modifient ce paysage et apportent de nouvelles formes de production et de création de valeur. L’intelligence collective et les réseaux sociaux ne sont plus l’exclusivité des très grandes organisations. Les formes traditionnelles d’organisation sont modifiées, des organismes éducatifs et des corporations entières sont perturbés. Les plates-formes collectives apportent de nouvelles solutions éducatives ou des éclairages sur certains sujets grâce aux partage de données personnelles, santé ou autre (exemples : Curetogether et PatientsLikeMe). Les jeux en ligne, les neurosciences, “la psychologie du bonheur” sont sources d’inspiration pour les nouveaux modèles d’organisation.
Multiplie les échanges au-delà des frontières géographiques, accélère les évolutions technologiques, modifie les anciens schémas d’organisation. La puissance bascule de l’Europe et des Etats-Unis vers l’Inde et la Chine. Les lieux de pouvoir, de création d’emploi et d’innovation se diversifient et se déplacent. L’intégration et l’implication des professionnels locaux deviennent des atouts de compétitivité pour les organisations mondiales.
10 compétences en réponse à ces changements
Développer un mode de pensée que les machines ne peuvent (aujourd’hui) égaler. Être capable de solliciter toutes ses capacités pour trouver du sens là où une machine ne sera pas efficace : mise en perspective, esprit critique, clairvoyance, capacité à identifier les enjeux pour faciliter la prise de décision.
Capacité à entrer en relation avec les autres de façon profonde et directe, de détecter et de stimuler les réactions et les interactions désirées. Être en mesure d’évaluer rapidement les émotions des interlocuteurs, adapter les mots, le ton et les gestes en conséquence. Cette capacité est déjà aujourd’hui une compétence clé pour ceux qui doivent collaborer et nouer des rapports de confiance. Elle devient majeure pour collaborer dans des groupes plus importants et dans des contextes variés.
Capacité à rechercher des solutions au-delà des principes établis. Capacité à s’adapter à des situations inattendues que ce soit dans des tâches abstraites ou des tâches manuelles. Esprit mobile, plasticité mentale.
Capacité à fonctionner dans différents contextes culturels. Capacité à collaborer dans des groupes hétérogènes composés de personnes d’âges et de compétences différentes. Dépasser les différences, cerner et communiquer sur les points de connexion (objectifs, priorités et valeurs en commun). La diversité dans un groupe apparait comme un facteur d’intelligence collective et d’innovation.
Capacité à traduire de grandes quantités de données en concepts, capacité à les organiser en bases de données. Compétences en analyse statistiques et en raisonnement quantitatif. Conscience des limites de la modélisation informatique : “les meilleurs modèles ne sont que des approximations de la réalité, non la réalité elle-même” (sic).
Bonne connaissance des nouveaux médias, capacité à les évaluer et à les utiliser pour produire des contenus convaincants. Création de blogs, de podcasts ou production et montage vidéo, deviennent des compétences aussi courantes que les outils bureautiques.
La transdisciplinarité plutôt que l’expertise sur un seul domaine. Avoir une compréhension profonde d’au moins un domaine et être capable de comprendre des concepts dans d’autres disciplines. Cela exige un esprit curieux et la volonté d’apprendre tout au long de la vie. (Exemple : les nanotechnologies combine la biologie moléculaire, la biochimie, la chimie des protéines et d’autres spécialités encore…)
(“Design mindset“) Etre capable de représenter et développer des tâches et des processus de travail pour atteindre des objectifs prescrits. Savoir entre autres adapter son environnement de travail au résultat recherché (Des expériences en neurosciences ont démontré l’impact de l’environnement de travail sur la façon de réfléchir).
La surcharge cognitive devient un vrai risque face à la multiplication des flux d’information, des formats de données et des appareils de diffusion. Il devient indispensable à la fois de savoir hiérarchiser l’information et de savoir optimiser ses fonctions cognitives grâce à divers outils et techniques. (Utilisation de filtres sociaux (social filtering) — du classement, des mots clés, ou ajout d’autres métadonnées pour constituer des renseignements de meilleure qualité ou plus pertinents à dépasser le « bruit » lié à la surabondance des flux de données).
Précisions MOI ET LES MEDIAS “surcharge cognitive” : risque de saturation des moyens traitement de l’information chez un être humain. Un des moindres effets : ne plus arriver à réfléchir, être bloqué-e. Un des effets graves : le “burn out”.
Les outils connectés permettent de travailler ensemble à distance. Mais cet environnement de travail virtuel exige aussi un nouvel ensemble de compétences. Il faudra savoir travailler de façon productive, visible et engagée dans une équipe virtuelle. Le management des équipes virtuelles s’inspire des caractéristiques du jeu en ligne : possibilité de feedback immédiat, objectifs clairs, défis par niveau,… L’isolement physique pourra être éventuellement compensé par des plates-formes collaboratives favorisant les relations sociales et conviviales entre collègues.
Sources de cet article : “Future Work Skills 2020”
L’étude “Future Work Skills 2020” a été sponsorisée par “University of Phoenix Research Institute”
Publiée en 2011, elle a été réalisée par “Institute For The Future” http://www.iftf.org
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